L’ergonomie au bureau : un modèle stabilisé, mais pas toujours optimal
Dans l’entreprise, l’environnement de travail est avant tout normé. Tables, sièges, éclairage, matériel : tout procède d’une intention de standardisation et d’optimisation. Les référentiels abondent :
- la norme NF EN ISO 9241 sur l’ergonomie des interfaces homme-machine,
- les recommandations de l’INRS (l’Institut National de Recherche et de Sécurité),
- les préconisations du Code du Travail (art. R4542-1 à R4542-19 - France).
Un salarié bénéficie généralement d’un mobilier adapté, d’un écran positionné à hauteur des yeux, d’une chaise réglable, d’une organisation spatiale conçue pour limiter les troubles musculosquelettiques (TMS). La ventilation, la température, l’humidité et l’éclairage sont surveillés (INRS, Fiche ED 975).
Mais observer sur le terrain révèle que la standardisation ne signe pas la fin de l’inconfort. Certains salariés compensent un environnement inadapté par des stratégies individuelles : coussins, réglages artisanaux du matériel, pauses improvisées, postures contorsionnées. Entre le geste prescrit et le geste réel, il y a la vie des corps au travail, inachevée, jamais totalement modélisable.