Regarder la logistique autrement : entre cadence, poids et gravité
Chaque nuit, chaque matin, dans le ballet discret d’un entrepôt, des hommes et des femmes déplacent le monde : colis, palettes, cartons. Entre la mécanique du transpalette et la rugosité du carton, leurs corps jonglent avec l’équilibre, la gravité, l’attention. Observer un opérateur logistique, c’est saisir en silence ce que la feuille Excel ne dira jamais : le poids ne se mesure pas seulement en kilogrammes mais aussi en ressentis, en contraintes, en stratégies souterraines pour ménager son dos ou ses mains.
Le port manuel de charge dans la logistique, c’est la norme. D’après l’INRS, près de 42% des salariés de la logistique sont exposés quotidiennement à des manutentions manuelles de charges supérieures à 15 kg (source : INRS). Les effets s’inscrivent dans la durée : 1 accident du travail sur 3 en entrepôt est lié à la manutention.
Pourquoi tant d’accidents, de douleurs, de stratégies d’évitement, d’absences, alors que les risques du port de charge sont connus – et documentés – depuis si longtemps ?